Photo du spectacle Baal
© Marc Ginot

2e Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée : un festival pluridisciplinaire réjouissant

Du 8 au 25 novembre, la 2e Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée fera rayonner la création artistique issue des rives de la belle bleue. C’est à l’initiative du Théâtre des Treize Vents, avec un projet porté conjointement par le Centre dramatique et ses partenaires, que pendant 3 semaines, une programmation extrêmement plurielle et touffue se déploiera à Montpellier et alentour. Théâtre, danse, musique, cirque, rencontres et conférences… le programme est ultra généreux et réjouissant.

Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée : le programme

« REMINISCENCE »,concert-lecture. Jasser Haj Youssef, Chœur et Orchestre national Montpellier Occitanie. Tunisie.

  • Mercredi 8 novembre et jeudi 9 novembre à 19h à l’Opéra Comédie à Montpellier. Tarifs : de 10€ à 16€, billetterie

Photo du musicien Jasser Yaj Youssef

Initié aux musiques orientales et à l’improvisation en Tunisie par son père, formé à la musique classique et attiré par le jazz depuis son jeune âge, Jasser Haj Youssef est un musicien doué, passionné et l’un des plus étonnants de sa génération. Il redonne vie à la viole d’amour, instrument baroque rare et mystérieux, en l’adaptant à différents styles de musique : arabe, classique, jazz, indien… Dans ce spectacle inédit, conçu spécifiquement pour l’Opéra Orchestre de Montpellier, le public découvrira plusieurs pièces issues de son dernier album Reminiscence publié le 29 septembre 2023 qui met en lumière l’amplitude de la viole d’amour dans un répertoire constitué d’arrangements d’œuvres de J.-S. Bach, de musique sacrée orientale et de compositions personnelles. Cette musique profonde et propice au recueillement sera accompagnée d’une lecture, par la soprano jordanienne Dima Bawab, de textes et poèmes choisis de l’écrivain tunisien Yamen Manai et du dramaturge français Paul Fort, ainsi que d’un poème en araméen par Jasser Haj Youssef.

« FAIRE FLEURIR », danse. Nicolas Fayol. France.

  • Jeudi 9 novembre et vendredi 10 novembre à 19h à ICI—CCN Centre Chorégraphique National Montpellier Occitanie. Complet

 

Photo du danseur Nicolas Fayol

« Faire fleurir »met en présence un danseur, des cailloux, deux musiciens et tout un climat d’ombres et de lumières dans
un espace terriblement réduit en hauteur. Assis tout autour de cette caverne de voiles sans parois, le public observe
une inclinaison imposée vers le sol. Tout se déroule à une hauteur qui ne permet pas à l’homme de s’ériger sur ses
deux jambes, debout. Comme dans un endroit souterrain, dans un lieu reclus, secret ou inaccessible, quelques
humains se lient à la recherche d’un corps capable de tenir à quatre pattes.

« IL TANGO DELLE CAPINERE », théâtre. Emma Dante. Italie.

  • Jeudi 9 novembre et vendredi 10 novembre à 20h30 au Théâtre des 13 Vents à Montpellier. Complet 

Un homme et une femme photo du spectacle Il Tango delle Capinere

Une vieille femme fouille dans une malle. Elle sort un flacon de pilules, un voile de mariée, une télécommande, des ballons de toutes les couleurs…. D’un autre coffre sort la musique d’une boîte à musique. Un vieil homme apparaît. Il porte une vieille robe de cérémonie, délavée par le temps. L’homme regarde la femme et sourit. Immédiatement, il l’attrape. Il l’embrasse. La femme pose sa tête sur son épaule. Il la caresse. Elle le tient fermement pour ne pas perdre l’équilibre. Il la soutient. Ils dansent. Il sort une montre de sa poche : moins cinq… moins quatre… moins trois… moins deux… moins un… et sur le coup de minuit, il fait éclater un pétard. Ils s’embrassent. Il lance une poignée de confettis en l’air. La fête commence. Bonne année, mon amour ! Lui et elle ont maintenant seize ans. En maillot de bain, ils se promettent l’amour éternel. Sur l’air de vieilles chansons, ils célèbrent l’arrivée de la nouvelle année en dansant leur histoire d’amour à l’envers.

« LA TRUELLE », théâtre. Fabrice Melquiot. France.

Spectacle itinérant. Tarifs variables

  • Jeudi 9 novembre à 20h au Centre culturel le Forum à Balaruc-le-Vieux. Billetterie
  • Vendredi 10 novembre à 20h à La Passerelle à Sète. Billetterie
  • Dimanche 12 novembre à 18h à la Salle Jeanne Oulié à Mèze. Billeterie
  • Lundi 13 novembre à 20h (en LSF) au Foyer des Campagnes à Poussan. Billetterie
  • Mercredi 22 novembre à 15h à La Bulle Bleue à Montpellier. Billetterie
  • Jeudi 23 novembre à 20h30 au Théâtre Jacques Cœur à Lattes. Billetterie

Photo de Fabrice Melquiot dans le spectacle La Truelle

Un seul en scène de François Nadin. Un tableau noir, trois tables pliantes. Des documents photographiques, images d’archives, lettres, coupures de presse, etc. Des bribes de chansons italiennes. La pièce, solo qui oscille entre documentaire et fiction, évoque les origines calabraises de l’auteur, à travers ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, mêlés à ceux du comédien François Nadin, lui aussi d’origine italienne. Ces mémoires fusionnées sont émaillées de fragments documentaires relatant l’histoire de la mafia de 1860 à nos jours. On opère dans la discontinuité, par flashbacks successifs, on creuse le passé énigmatique du grand-père de l’auteur, entre un Sud italien où fleurit le crime et une Amérique des rêves légaux et illégaux. Les figures mafieuses surgissent,
comme Toto Riina ou Luciano Leggio. Leurs opposants également, comme le juge Falcone ou Peppino Impastato. La pièce, dont tous les personnages sont interprétés par un seul acteur, est à la fois une enquête, une réflexion sur le pouvoir et un jeu de rôles qui aurait la mafia comme matrice.

« NOUS IMPLIQUER DANS CE QUI VIENT », art vivant en espace public. Pierre Pilatte & Sophie Borthwick – Cie 1 WATT France.

  • Samedi 11 novembre à 16h à Plan Cabannes, Montpellier. Gratuit
Compagnie 1 WATT
Cie 1 WATT- Droits réservés.

Neuf artistes se mettent dans l’instant pour explorer des façons de se manifester. C’est une lutte, la nôtre, la vôtre, une bousculade d’effervescence, de colère, de joie insensée. C’est un rassemblement, une prise de place où se forme une meute sensible et sauvage. Se refaire le corps est leur moteur. Elles se saisissent des outils que sont la marche, la danse, le chant, l’improvisation, pour proposer une pluralité de situations cherchant à remettre en perspective une façon de faire corps dans l’espace public, à lier l’intime et le social et mettre en exergue mouvement festif et acte politique, lieu de controverses et de retrouvailles. Cette mise en jeu physique fait aussi entendre une parole urgente, nécessaire à travers des chansons et des textes, écrits en commun ou puisés chez Peter Handke et son Outrage au public. Autant de présences actives pour redonner à la rue son vaste territoire d’expression et concevoir d’autres façons et joies d’être ensemble.

RESTITUTION DE WORKSHOP, théâtre. Bashar Murkus avec la Troupe de La Bulle Bleue. Palestine, France.

  • Samedi 11 novembre à 18h au Hangar Théâtre/ENSAD à Montpellier

Le metteur en scène et écrivain palestinien Bashar Murkus anime du 6 au 10 novembre 2023 un workshop avec les comédiens de La Bulle Bleue. Bashar Murkus présente son spectacle Milk dans le cadre de la Biennale (cf p 24). La Bulle Bleue est une fabrique artistique innovante qui accompagne l’inclusion professionnelle de comédien·ne·s et de techniciennes du spectacle depuis 2012 à Montpellier. Chaque comédien et technicien est engagé dans un parcours de formation et de professionnalisation construit avec des équipes artistiques associées. Ensemble, ils mènent un travail de recherche et de production de spectacles. Les comédiens collaborent également avec d’autres compagnies et participent aux actions artistiques portées par La Bulle Bleue. Après Marion Coutarel (Théâtre de la Remise) de 2012 à 2015, Bruno Geslin (La Grande Mêlée) de 2015 à 2019, Marie Lamachère (//Interstices) et Maguelone Vidal (Intensités) ont été artistes associées à La Bulle Bleue de 2019 à 2022. La troupe permanente de La Bulle Bleue collabore de 2022 à 2025 avec Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos de la compagnie Futur Immoral et Nicolas Heredia de la compagnie La Vaste entreprise.

« ECARTS », écriture, traduction, performance. Proposé par La baignoire — Lieu des écritures contemporaines
France / en cours – écriture, traduction, performance avec Carlos Carreras et des auteurs. France

  • Samedi 11 novembre à 19h30 au Hangar Théâtre/ENSAD à Montpellier

« L’élan de l’autre » lors de La Biennale de 2021 et « ÉcartS » pour la Biennale de 2023 posent la question de ce que la langue fait au corps. Pour être précis : comment le fait de parler un idiome transforme le corps ? Ou encore : comment le corps est-il construit par la langue ? Et peut-on le mesurer ? Je suis dans une salle de spectacle dans un pays étranger. J’assiste à une pièce de théâtre dans une langue que je ne comprends pas. Et pourtant quelque chose me parvient. J’écoute les paroles, je regarde les gestes et les mouvements des acteurs et quelque chose se lève qui dépasse la compréhension de la langue seule ou qui la creuse,
l’élargit, me fait toucher du doigt quelque chose d’anthropologiquement essentiel. Le rythme de la performance me parvient, celui de sa langue et de son geste. L’année dernière, j’avais vu une représentation de La Truelle, texte de Fabrice Melquiot, à Sète. J’en avais vu une version signée en Langue des signes (LSF) par Carlos Carrerras, comédien. Il y avait donc sur scène deux acteurs pour un monologue. Avec bonheur, ce spectacle est programmé à la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée. J’avais trouvé mon homme pour l’expérimentation « ÉcartS »

« RRRRRIGHT NOW », danse. Chorégraphie Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos. France, Italie, Grèce.

  • Lundi 13 novembre à 19h, mardi 14 novembre à 14h30 et 20h, mercredi 15 novembre à 19h15 au Théâtre La Vignette à Montpellier. Tarifs : 2-17 €. Billetterie

Photo du spectacle rrrrright now

Dans la précédente chorégraphie proposée par Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos, Kill Tirésias, la figure aveugle du devin légendaire permettait d’aborder un nouveau rapport au regard et au réel, face au règne de l’image imposé par le capitalisme. Le duo s’intéresse à présent au chanteur des Sex Pistols, Johnny Rotten, emblème du mouvement punk et du rejet de toute morale et de toute normativité. Sur scène, quatre interprètes incarnent le personnage afin de saisir sa force de subversion et son refus des codes sociaux, dans une affirmation radicale de liberté. Au-delà de cette figure symbolique, la mise en scène explore l’idiotie performative et la bizarrerie des corps en mouvement échappant à tout contrôle. Dans la continuité de leur recherche scénographique, les deux chorégraphes pratiquent le mélange de médiums – musique, vidéo et projection de textes – afin de créer une indiscipline esthétique.

L’ART ET LA CULTURE EN MEDITERRANEE : DES LIENS SOLIDES ENTRE DEUX RIVES, conférence de Giovanna Tanzarella. France, Italie.

  • Mercredi 15 novembre à 19h au Centre Rabelais à Montpellier. Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Portrait dessiné de Giovanna Tanzarella

L’art et la culture en Méditerranée : des liens solides entre deux rives ? La Méditerranée n’a pas toujours existé : elle est un territoire aux limites incertaines, une mer entourée de terres qui se décline en plusieurs mers, mais aussi un espace qui a mis longtemps à avoir un nom propre : « la Méditerranée ». En France, ce nom apparaît pour la première fois au XVIIIème siècle. C’est un monde médian traversé par des routes maritimes entre trois continents, un espace d’échanges, de circulations d’idées, d’hommes et de femmes… La Méditerranée a connu des tensions, des divergences et des méfiances. Mais au-delà des dualités, les bords de la Méditerranée partagent un même fond anthropologique et des modes de vie très proches. Actuellement, la montée des extrêmes droites en Europe et dans le monde arabe a pour première conséquence de fermer l’espace entre les deux rives à la circulation des personnes, dans un cloisonnement de plus en plus pernicieux. Mais si aujourd’hui la Méditerranée existe encore comme espace humain, c’est grâce aux artistes, aux créations artistiques – musique, spectacle vivant, arts circassiens – et aux acteurs de la culture qui sont de puissants moyens pour continuer à se rencontrer des deux côtés de la Méditerranée. Vice Présidente du réseau Euromed-France et responsable de l’Université Populaire de l’Institut de Recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient, Giovanna Tanzarella identifie et analyse les enjeux et les circulations des échanges artistiques et culturels en Méditerranée.

DELTA(S), musique, poésie, vidéo. Pierre Soletti poète et Patrice Soletti musicien. France

  • Mercredi 15 novembre à 21h au Théâtre Jean Vilar à Montpellier. Tarifs : 3,50-20€. Billetterie
photo du spectacle Delta(s)

Inspiré de la migration de leurs ancêtres, de l’Espagne franquiste à la France, Delta(s) propose de faire le chemin inverse et d’aller à la rencontre d’artistes de langue catalane, à partir de cette histoire commune. Imaginée par Pierre et Patrice Soletti, cette création transfrontalière se nourrit de carnets de poésie écrits en chemin et de musiques composées ou improvisées sur la route, qui deviennent la matière d’un spectacle bilingue français et catalan en hommage à ce qui a été transmis de génération en génération : l’indépendance et la liberté. France – musique, poésie, vidéo Patrice Soletti, musicien et Pierre Soletti, poète, artistes français d’origine catalane sont retournés, avec leur grand- oncle, sur les chemins de l’exil empruntés par ce dernier il y a près de 70 ans. Cette aventure, du delta du Rhône à celui de l’Ebre, a donné lieu à trois créations : un film documentaire, un livre-CD-DVD et un spectacle.

« MILK », théâtre. Bashar Murkus. Palestine.

  • Jeudi 16 novembre et vendredi 17 novembre à 20h30 au Théâtre des 13 Vents à Montpellier. Tarifs : 8-22€ Billetterie

    photo du spectacle milk

Sur le sol noir et mat, absorbant la lumière, étouffant les sons, entre un groupe de femmes qui bientôt pleureront des larmes blanches, des larmes de lait, ce lait que leurs enfants auraient bu s’ils étaient encore en vie, et qui inonde à présent la scène. D’image en image, de métaphores en métaphores, de corps inanimés en corps ressuscités, le lieu se morcelle et se transforme en un paysage radieux à force de cris et de chants. Pour cette pièce, présentée lors du dernier Festival d’Avignon, l’auteur et metteur en scène palestinien Bashar Murkus (dont on a pu voir The Museum aux 13 vents dans le cadre de la première Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée) a décidé de se passer de mots : manière de dire le vertige d’une histoire qui plonge ses racines tragiques dans la nuit des temps, traverse le corps des enfants martyrs et tord encore le visage des mères survivantes.

« LA FONDATION DU RIEN », sortie de résidence. Proposé par L’Atelline — Scène conventionnée d’intérêt national art et création – Arts vivants en espace public. Nicolas Heredia. France.

  • Vendredi 17 novembre à 19h au MO.CO. ESBA, École supérieure des Beaux-Arts à Montpellier. Gratuit – sur réservation
photo de Nicolas Heredia

Partant du constat que beaucoup d’entre nous ne peuvent pas s’empêcher de remplir leur emploi du temps avec tout un tas  d’activités qui saturent perpétuellement leurs journées, leurs semaines, leurs années et leur vie, La Vaste Entreprise a décidé de créer la Fondation du Rien. La Fondation propose un large panel d’activités auxquelles vous pouvez vous inscrire sans crainte, puisqu’elles seront systématiquement annulées : ainsi, l’activité de la Fondation réside essentiellement dans la fabrication et la mise à disposition de plages de temps libre inespérées pendant lesquelles, tout à coup, vous n’aurez plus rien à faire, plus rien de prévu, plus d’obligation, plus d’engagement (et strictement aucun objectif). Nicolas Heredia et La Vaste Entreprise développent depuis 2007 différents projets au croisement des arts vivants, visuels ou performatifs. Pour chaque nouvelle création se dessine une forme spécifique (spectacles, installations, expériences) pour composer au fil des années un ensemble de pièces qui se répondent et se nourrissent, en privilégiant la mise en lumière d’un ordinaire rendu sensible plutôt que le spectaculaire, et en
puisant dans les rencontres / immersions / histoires personnelles / aléas du direct / objets trouvés / hasards heureux – la matière d’une écriture poétique généralement joueuse, souvent incertaine, si possible jamais définitivement achevée, parfois à compléter soi-même – et dans tous les cas : partageable avec le premier venu. Nicolas Heredia et La Vaste Entreprise
Détournant le vocabulaire du marketing pour chatouiller un peu notre difficulté à faire face au trop plein permanent d’injonctions diverses, La Fondation déploie une écriture de l’ordre de la « pochette surprise », sous forme de multiples outils/performances : stands promotionnels dans l’espace public, campagnes d’affichage et de tractage, site internet, assistance téléphonique, conférence performée, etc. Mettez le doigt dans l’engrenage, et laissez-vous guider…

« POREUX », film. Proposé par L’Atelline — Scène conventionnée d’intérêt national art et création – Arts vivants en espace public en partenariat avec le Cinéma Diagonal. Danya Hammoud / Cie L’Heure en commun. France, Liban.

  • Sam 18 novembre à 11h au cinéma Diagonal à Montpellier. Tarifs : 4,50-7,50€. Billetterie

photo du film Poreux

POREUX est un projet de recherche en mouvement visible dans une série de films documentaires (de moyen à long-métrages). Chaque volet se construit avec une seule participante, une fille ou femme à chaque fois d’une génération différente et d’un contexte différent. Les récits qui me préoccupent sont ceux où l’expérience est physique. En se posant la question ; comment, à travers cette matière, des récits de l’Histoire se rendent visibles. POREUX consiste d’une part à transmettre, à travers une partition chorégraphique écrite, une pensée du mouvement – cette transmission étant elle-même une action poreuse qui permet la transformation et l’interprétation – et d’autre part il consiste à enregistrer et capter une conversation entre les deux corps présents (La femme et moi), pour une tentative de rendre visible une lecture à la fois poétique, politique et sociale de la place du corps à travers ces rencontres avec les différentes participantes, de différentes générations. Reind était ma première rencontre, et pas des moindres. Elle a 8 ans, j’en ai 40. Dans la porosité de cette rencontre, la discussion sur le mouvement glisse imperceptiblement vers une conversation sur le présent, sur les émotions, sur nos choix et actions, sur nos prises de risques ainsi que nos résistances et vulnérabilités.

QUI VIVE ! rencontre, performance, projection, DJ set. Olivier Neveux, Simone Bitton, Youness Atbane. France, Maroc.

  • Samedi 18 novembre de 16h à 1h au Théâtre des 13 vents à Montpellier. Tarif : 10€. Billetterie

Qui Vive ! c’est un samedi par mois aux 13 vents, un programme impromptu qui débute par le séminaire d’Olivier Neveux et se compose ensuite de la projection d’un film, d’une rencontre avec un grand invité et d’un spectacle d’une jeune équipe.

Séminaire d’Olivier Neveux« Qu’est-ce que regarder un spectacle ? »

Rencontre avec Simone Bitton, réalisatrice de films documentaires franco-marocaine. Diplômée de l’IDHEC, elle a réalisé de nombreux documentaires : du film d’archives historiques à l’enquête intime, en passant par des portraits d’écrivains, de musiciens ou de personnages politiques. Tous son travail témoigne d’un engagement humain et professionnel pour une meilleure appréhension de l’actualité, de l’histoire et des cultures d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Performance « The Waterproofed artist » de Youness Atbane.

Fantasme futuriste, The Waterproofed artist se présente comme un témoignage qui se déroule en 2048 à l’occasion de la Biennale de Venise. Comme les climatologues le prévoyaient, la ville prend l’eau tandis que les œuvres d’art flottent à la surface et que les artistes tentent de les sauver. Alors que s’enclenche un processus de critique et d’évaluation artistique, des stratégies d’influences entre puissances dominantes et autres principes d’hégémonie culturelle se révèlent au grand jour dans un monde en crise. Dans ce projet, Youness Atbane entre sur scène dans « un monde-chose » : ses actions forment une texture dans laquelle la langue, le mouvement et les images ne sont plus prises au piège dans une logique de sens mais échangent, entrent en collision et interagissent ensemble pour construire un appareil onirique. Une texture dans laquelle l’inconnu, le flottant et le non-rationnel deviennent de véritables protagonistes.

DJ set de Ziad Moukarzel

Ziad Moukarzel est producteur de musique électronique, basé à Beyrouth. Il est également compositeur sonore pour la radio et le spectacle vivant, conférencier mais aussi artiste et DJ. Son travail solo a été présenté récemment à The Listening Biennial (Berlin, 2021) et à la Gangwon International Triennale (Corée, 2021). Il est également co-fondateur du Beirut Synthesizer Center
à Beyrouth. Pour la clôture des Rencontres, il fera résonner les musiques populaires arabes et autres vibrations orientales dans le hall des 13 vents pour danser jusqu’à l’aube !

« BAAL », danse. Florence Bernad – Cie Groupe Noces Danse Images. France

  • Samedi 18 novembre à 20h au Théâtre Molière à Sète. Tarifs : 8-25 €. Billetterie
PHOTO spectacle Baal
© Marc Ginot

L’égalité entre les femmes et les hommes est au cœur du travail de la chorégraphe et metteuse en scène Florence Bernad. Inspirée par un article de la romancière Leïla Slimani dans le journal Libération, suite au mouvement #MeToo, elle propose avec Baal une manifestation de joie et de rage mêlées. Sur le plateau, cinq hommes, danseurs et acrobates, soutenus par un chœur de femmes, mettent en mouvement des textes féministes. Avec ce geste clair et courageux, Florence Bernad s’oppose à tous ceux qui voudraient faire du combat contre le patriarcat une affaire de femmes. Elle nous offre l’occasion de parler de notre prise de conscience collective, de notre volonté de ne plus être complices des inégalités et de se libérer des injonctions sociales. À travers cette création à la fois littéraire et chorégraphique, Florence Bernad élabore une danse physique, théâtrale, virtuose et émotionnelle, nourrie d’une quête de sens et d’absolu.

« A CHAQUE PAS QUE JE FAIS JE LAISSE UNE EMPREINTE DANS LE PAYSAGE « , cirque. proposée par Le Kiasma Castelnau-le-Lez et La Verrerie d’Alès — Pôle national cirque Occitanie en partenariat avec Zepetra, École de cirque. Nadine O’Garra, sortie de résidence. France, Espagne.

  • Lundi 20 novembre à 19h à Zepetra, école de cirque Castelnau-le-Lez. Entrée libre sur réservation

Photo du spectacle A chaque pas que je fais je laisse une empreinte

Nos enfants vont nous haïr. Ils nous diront : « Quel paysage de merde vous avez laissé ! Vous êtes des vrais enfoirés ».
Et nous allons répondre : « Eh bien fils, ne te fâche pas, si ça peut te consoler, saches que nous nous sommes bien amusés ». L’histoire commence avec la crise immobilière de 2008 qui a secoué l’Espagne, pour laisser d’innombrables bâtiments à moitié construits, comme des cicatrices dans le paysage. Sur scène une bétonnière, une énorme bâche bleue et du sable: plage ou chantier ? Une installation en mouvement qui fait état de l’époque actuelle et incertaine dans laquelle nous vivons, avec un peu de distance et un peu d’humour. Progressivement les textes s’ouvrent sur des problématiques telles que le plastique (qu’on trouve partout !) ou le changement climatique (il semble que cet été il fait encore plus chaud).

« RUNA », danse. Lali Ayguadé. Espagne.

  • Mardi 21 novembre à 20h au Chai du Terral à Saint-Jean-de-Védas. Tarifs : 7-17€. Billetterie

Photo du spectacle Runa

Le conte d’un autre monde. D’une autre époque. Dans ce paysage chaotique, deux humains recherchent entre les décombres, en essayant d’imaginer, de sentir ce qui était autrefois. Devinant le passé. Des personnes innocentes que maintenant transforment les ruines en jeux pour comprendre la réalité. RUNA met en évidence la beauté, la fragilité de ce qui reste du passé pour s’accrocher à la vie. À travers le mouvement abstrait des corps, ces personnages nous rendent l’essence de ce que nous sommes : des êtres traversés par le temps.

« SAKINAN GÖZE CÖP BATAR » (c’est l’œil que tu protèges qui sera perforé), danse. Christian Rizzo. France

  • Mercredi 22 novembre et jeudi 23 novembre à 19h au théâtre Jean Vilar à Montpellier. Tarifs : 3,50-20€. Billetterie

photo de Christian Rizzo

Après quelques jours de travail à l’Opéra de Lille… Kerem Gelebek, danseur et performer, m’a rejoint depuis 2008 sur plusieurs projets. Lorsque je lui ai proposé de travailler avec lui sur un solo, mes premières envies se sont concentrées autour des notions de mélancolie et d’exil (notions qui me sont personnellement chères). Très vite l’exil ne s’est plus référé spécifiquement au territoire mais plutôt à soi, s’exiler de soi-même. La mélancolie, elle, restait de mise. Quelques objets épars… Autour d’un dispositif simple qu’il manipule au grès de la dramaturgie, se déposant en résonance des fragments dansés, tels des haïkus, esquisses ou notes de journal qui forment entre eux un recueil de pensées nées du mouvement. Fragmentation, réversibilité, bégaiement et suspension sont devenus ainsi les pistes physiques qui nous accompagnent aujourd’hui dans cette nouvelle aventure. (La mélancolie dans le sens antique permettait de vivre le deuil, se dépasser ou encore de trouver un sens à la vie, en d’autres termes c’est un passage en temps de crise.)

« ORDALIE », théâtre. Chrystèle Khodr. Liban

  • Mercredi 22 novembre, jeudi 23 novembre à 20h30 au Théâtre des 13 vents à Montpellier. Tarifs : 8-22€. Billetterie

photo du spectacle ordalie

Témoins de l’échec de la gouvernance du Liban après la fin de la guerre civile, quatre comédiens, en rupture avec la représentation traditionnelle et idyllique du modèle national, décident de créer une forme d’ordalie en espérant mettre fin au
cycle de destruction et d’impunité dans lequel ils ont grandi. Le temps d’une nuit, ils croiront en leur salut. De témoins, ils voudront devenir acteurs. La pièce questionne le rapport de la génération d’après-guerre à la ruine et à l’héritage d’un statu quo aux allures de paix civile.

LAS MIGAS, concert de musique flamenca. Espagne.

  • Jeudi 23 novembre à 20h30 au Théâtre Molière à Sète. Tarifs : 8-33€. Billetterie

Photo des musiciennes de Las Migas

Voici un combo de quatre musiciennes de talent qui brisent les codes du flamenco traditionnel pour y ajouter des sonorités jazz, classiques, bossa et tziganes : Las Migas (Les miettes, en espagnol !), un quatuor 100 % féminin, accompagné pour cette soirée d’un batteur et d’un contrebassiste. Elles se produisent sur les scènes du monde entier depuis plus de dix-huit ans et sont aujourd’hui reconnues comme une référence absolue du flamenco le plus audacieux. Avec leur musique lumineuse, Las Migas, sous la houlette de la guitariste Marta Robles, rend hommage à la force des femmes. Tout en cultivant leurs racines flamencas et la musique espagnole, constitutives de leur style incomparable, elles s’aventurent aussi vers d’autres territoires tels que la country, la pop américaine et la musique urbaine. Avec un Independent Music Award (MIN) du meilleur album de flamenco pour Cuatro et un prix Latin Grammy pour leur dernier opus Libres, Las Migas poursuivent une tournée internationale à travers l’Europe, les États-Unis et l’Amérique latine.

« PIXELATED REVOLUTION », conférence spectacle. Rabih Mroué. Liban.

  • Vendredi 24 novembre à 19h au domaine d’O Théâtre Jean-Claude Carrière à Montpellier. Tarifs : 6-16€. Billetterie

photo de Rabih Mroue

« Les Syriens filment leur propre mort », c’est ainsi que commence Pixelated Revolution, qui vise à étudier les divers conseils et directives sur la documentation par téléphone portable, tels qu’ils ont été partagés par le biais de Facebook et d’autres outils de communication virtuelle au cours des événements de la première année de la révolution syrienne. Il part du point de vue de la manière dont les Syriens enregistrent leurs images « maintenant et ici » et réfléchit à la relation de cet acte de documentation photographique avec la mort, et à la manière dont nous percevons ces vidéos « maintenant mais là ».

SAMAH MUSTAFA, concert. Palestine

  • Vendredi 24 novembre à 21h à l’Opéra Comédie, Salle Molière, Montpellier. Tarif : 10€. Billetterie

Photo de Samah Mustafa

Lauréate du Palestine Connect 2022, une initiative incubatrice de projets musicaux en Palestine portée par le festival Arabesques, Samah Mustafa enflamme la scène avec son propre style musical, mélange entre le chant classique oriental, la musique folklorique et la musique électronique. Chanteuse mais aussi parolière et compositrice, sa musique se base sur des boucles vocales et instrumentales ainsi que des images musicales dans lesquelles sa voix devient un instrument thérapeutique.

« Je crois que la voix est un instrument thérapeutique magique, qu’elle peut exprimer des sentiments et des émotions compliquées que les mots ne peuvent décrire. Je vise à continuer à explorer ma voix et ses niveaux pour exprimer et partager différentes expériences émotionnelles et sujets que je traverse. »

FÊTE DE CLÔTURE Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée, musiques, lectures, performances. Maison Lieu #2 – Nomade. France.

  • Samedi 25 novembre de 16h à minuit au Théâtre Molière à Sète. Gratuit, sur réservation

Collectif Maison Lieu

Pour cette clôture de la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée le collectif Maison Lieu invite notamment les musiciens Grégory Dargent (oud, guitares et photographies) , Wassim Halal (percussions) , Anil Eraslan (violoncelle), et les chorégraphes Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos (Cie Futur Immoral).

Au programme :
– une sieste acoustique en présence de tous les invités et artistes, des lectures dirigées par Valentine Carette, une installation sonore proposée par Laurie Bellanca et Benjamin Chaval, un piano solo de Babx.
– un concert de H, création réunissant musique et photographies avec Grégory Dargent, Anil Eraslan, Wassim Halal et le créateur sonore Mathieu Pelletier. Les photographies de Grégory Dargent, réalisées en 2017 à Reggane en Algérie (lieu des essais nucléaires français dans les années 60) s’entremêlent avec la musique du trio, aux influences croisées entre les musiques improvisées, transes et déflagrations électroniques. Ensemble, ils interrogent l’irradiation de l’art, la perte d’identité des victimes et la liberté des espaces désertiques.
– un concert porté par Ghost Dance (Valentine Carette et Frank Williams) et Futur Immoral (Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos).
– une grande fête finale, mêlant musiques traditionnelles et transes psychédéliques, véritable Oriental Ballroom, proposée par tous les musiciens et artistes autour d’une proposition de Grégory Dargent : « Quarts de ton & Murdu son », un moment improvisé, à vivre et à danser !
– tout au long de la soirée : diffusion d’une installation sonore de Laurie Bellanca et Benjamin Chaval avec les voix d’Amira Chelbi et Kostadis Mizaras.

+ d’infos : Théâtre des 13 vents