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L'Hommage à la danseuse, 1958 © Lucien Clergue

Les Arlésiens choisissent Clergue : une lecture inédite de l’œuvre du photographe au Musée Réattu

Fondateur des Rencontres d’Arles et premier photographe élu membre de l’Académie des beaux-arts, Lucien Clergue fait l’objet d’une série d’expositions hommages, dix ans après sa disparition. « Les Arlésiens choisissent Clergue » propose une lecture intime de ses œuvres au Musée Reattu à Arles jusqu’au 30 mars.

Lucien Clergue est connu dans le monde entier pour ses images de nus aux jeux d’ombre et de lumière et ses clichés de taureaux ou de scènes de vie de la communauté gitane. « Et vous, si vous ne deviez retenir qu’une seule image dans l’œuvre de Lucien Clergue, laquelle serait-elle ? » Une vingtaine d’Arlésiens issus du monde de la culture ou du commerce, artistes ou artisans ont accepté de répondre à cette question. Christian Lacroix, François Halard, Corinne Rondeau… Leurs choix de photographies et leurs cartels respectifs forment le troisième acte de la séquence d’accrochages en hommage au photographe. Confrontant leurs mémoires aux regards des visiteurs, l’exposition propose une lecture intime des œuvres de Lucien Clergue.

Andy Neyrotti, commissaire de l’exposition :

Il y a une dimension affective de la part des Arlésiens envers Lucien Clergue. Nous trouvions intéressant de questionner la manière dont il est perçu dix ans après sa disparition. L’idée était de donner la parole à des gens qui n’avaient encore jamais eu l’occasion de commenter son œuvre afin de donner des clés d’entrée dans ses images qui soient différentes.

« Nus aux étoiles », dans un décor lunaire de la Californie « dont la couleur viendrait de la lumière des étoiles » pour le designer graphique Patrick Poisson, « Nu de la plage », provenant de la thèse de doctorat sans paroles de Lucien Clergue choisi par l’ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen pour qui l’artiste « invente une écriture pour dire par l’image », « Nu zébré » à l’esthétique abstraite, « Nu à la main » intimidant… S’ouvrant sur des portraits de personnes ayant connu le photographe, l’accrochage, relativement resserré, déploie une trentaine d’œuvres parmi lesquelles une série de nus dont les différentes lectures dialoguent et interrogent la sensibilité du visiteur.

 

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Nu de la mer, 1968 © Lucien Clergue

 

Dans une deuxième séquence, portraits, natures mortes, images graphiques de Camargue, cliché d’un mariage gitan, premiers travaux de Clergue et série emblématique des charognes, se succèdent. Auprès de chaque image, un récit personnel donne un nouvel éclairage sur l’ambiguïté et l’évolution stylistique du photographe, ouvrant un champ de perception infini. « Dans l’œuvre de Lucien Clergue, on passe de la pulsion de vie à la pulsion de mort. Il y a une ambivalence, une esthétique entre Eros et Thanatos », poursuit le commissaire d’exposition.

 

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Picasso à la Cigarette, 1956 © Lucien Clergue

Au centre de la seconde salle, le portrait « Picasso à la cigarette » choisi par Bruno Heitz, retoucheur de Lucien Clergue et son texte « J’ai passé de longs moments face à ce portrait de 1956, profitant parfois des confidences de Lucien sur ses relations avec le Maître… Et je me rappelle cette phrase du peintre, que Lucien aimait citer : « L’inspiration existe, mais il faut qu’elle te trouve au travail ».

Et vous, si vous ne deviez retenir qu’une seule image de Lucien Clergue, laquelle serait-elle ?

Infos pratiques

  • Les Arlésiens choisissent Clergue, du 9 novembre 2024 au 30 mars 2025
  • Musée Réattu, 10, rue du Grand Prieuré, Arles
  • Ouvert du mardi au dimanche de 10h-18h (entrée jusqu’à 17h30)
  • TARIFS : de 6€ à 8€
  • Billetterie

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