Semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles, épisode 1. Cette année, 4 ans après sa disparition, la cinéaste française Agnes Varda est mise à l’honneur dans le cadre de deux expositions qui la révèlent sous des angles moins connus de son œuvre, ceux de la photographie et des arts plastiques.
Le Cloître Saint Trophisme dévoile le travail photographique qu’Agnès Varda entreprit à Sète avant qu’elle n’ y tourne son premier film La Pointe Courte en 1954
La première exposition La Pointe courte, des photographies au film présente le travail photographique qu’elle entreprit à Sète avant qu’elle n’y tourne son premier film, La Pointe Courte, en 1954.
Agnes Varda a une vingtaine d’années, elle voue un attachement profond à cette petite ville méditerranéenne qui fut pour elle terre d’accueil en temps de guerre. La jeune femme n’est pas encore cinéaste. Un CAP de photographe en poche, en plus de son travail sur commandes, elle développe sa pratique artistique. Elle arpente Sète et photographie abondamment la Pointe Courte, les joutes de la Saint-Louis, ses sorties en mer. Son style, graphique et réaliste, transparaît déjà dans certains clichés. On l’aperçoit, casquette vissée sur la tête à bord du Belle Brise, regard intelligent et malicieux sur l’une des images révélées dans l’exposition.
Explorer ces archives rend compte de son cheminement photographique. Cela devient enquête quand on y recherche les images qui lui inspirèrent des atmosphères et des plans fixes pour ce film ou que l’on retrouve celles dont découlèrent des scènes particulièrement significatives.
Agnes Varda plasticienne. L’exposition de la Tour du Parc des Ateliers met en lumière la nature interdisciplinaire et curieuse de l’artiste
La deuxième proposition à Arles autour d’Agnès Varda, Archive de Hans-Ulrich Obrist – Chapitre 3 : Un jour sans voir un arbre est un jour foutu s’inscrit dans la séquence Arles Associé des Rencontres de la photographie. Elle met en avant le rôle crucial joué par Obrist dans l’introduction de Varda dans le monde de l’art.
De leur rencontre découlera sa première invitation à participer à une exposition d’art contemporain. La Tour du Parc des Ateliers de Luma Arles présente des œuvres de Varda et une sélection de documents des archives d’Obrist. Cette exposition met en lumière la nature interdisciplinaire et curieuse de leur vision partagée. De la serre du film Le Bonheur, intersection entre cinéma et art visuel, sorti en 1965, aux notes de la cinéaste et à son enthousiasme pour la pomme de terre, on y découvre installations, vidéos et tableaux. Agnès Varda s’y dévoile plasticienne et artiste multiple.
Rencontres d’Arles, du 3 juillet au 24 septembre 2023
AGNÈS VARDA, La Pointe courte, des photographies au film, Cloître Saint-Trophisme 20 Rue du Cloître, 13200 Arles.
Agnès Varda, Archive de Hans-Ulrich Obrist – Chapitre 3 : Un jour sans voir un arbre est un jour foutu, La Tour Parc des Ateliers, Luma, 35 Av. Victor Hugo, 13200 Arles.